L’adaptation aux changements climatiques constitue un enjeu nouveau pour de nombreux pays. Mais elle est nécessaire.
Bien que ce soit difficile de penser à long terme lorsque l’on est confronté à des menaces immédiates ou lorsque l’on gère des efforts de rétablissement à la suite d’une récente catastrophe naturelle, le plan national d’adaptation (PNA) fournit un processus qui oblige les gouvernements à réfléchir à l’avenir et à la manière de s’y préparer.
La République centrafricaine (RCA) est le dernier pays à avoir finalisé son document de PNA et à l’avoir communiqué à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le PNA a été élaboré grâce à une assistance technique fournie par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le cadre du Programme d’appui mondial du PNA (NAP-GSP). À travers le processus de PNA, le gouvernement de la RCA vise à réduire les vulnérabilités aux impacts des changements climatiques en renforçant les capacités et la résilience. Le processus de PNA intégrera également l’adaptation aux changements climatiques dans toutes les formes de prise de décision gouvernementale, que ce soit au niveau des politiques, de la planification du développement ou de divers programmes.
Les gouvernements nationaux ne peuvent pas créer des plans d’adaptation climatique efficaces sans consulter d’abord les autorités locales, les représentants de la société civile, les diverses parties prenantes, les groupes autochtones, les universitaires et d’autres acteurs. Il s’agit d’une étape critique pour s’assurer de la nature inclusive et participative du processus de PNA.
Comme elle l’a démontré lors de la « Grande marche pour le changement climatique » d’octobre 2021, la population de la RCA est consciente des répercussions des changements climatiques et se tient prête à procéder aux mesures préparatoires nécessaires à la protection de leurs moyens de subsistance et de leur avenir.
Il n’est donc pas surprenant que le dernier atelier de PNA en amont de sa soumission à la CCNUCC, qui s’est déroulé en décembre 2021 en Lobaye, ait accueilli un plus grand nombre de participants que prévu. Les organisateurs, à savoir le Gouvernement de la RCA ainsi que le Réseau mondial de PNA dans un rôle de soutien, ont organisé cet événement afin de mieux sensibiliser les populations locales et les parties prenantes au processus de PNA et de faire le point sur les progrès réalisés, les enseignements tirés et les priorités d’adaptation identifiées.
« Les efforts politiques axés sur l’adaptation aux changements climatiques n’ont été que récemment initiés en RCA. C’est formidable de voir s’impliquer autant de personnes : leurs perspectives et connaissances contribueront à façonner un processus de PNA efficace »,
précise David Hoffmann, analyste politique au Secrétariat du Réseau mondial de PNA.
Cet atelier a permis aux participants de s’exprimer quant à tout ajout ou changement final apporté au document de PNA avant son officialisation. Il a également aidé le Gouvernement de la RCA à généraliser le processus de PNA parmi les acteurs qui jouent un rôle actif dans sa mise en œuvre, ainsi que parmi les personnes devant être protégées et aidées par ce processus.
Prochaines étapes : En étant munie d’un document de PNA finalisé, la RCA peut maintenant axer ses efforts sur la mise en œuvre des actions d’adaptation prioritaires et commencer à renforcer la résilience de ses communautés, de ses économies et de ses écosystèmes. Pour s’assurer que l’action climatique entreprise puisse profiter de manière égale à tous, l’équipe de PNA de la RCA élabore un rapport d’analyse portant sur les questions liées au genre et aux changements climatiques avec l’appui du Réseau mondial de PNA, rapport auquel les acteurs concernés feront continuellement référence au cours de la mise en œuvre du PNA.
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Crédits photos : GAZOUNDA (photographe chez TUBCENTRO) et Didier KOUTOU (Agence Centrafricaine de Presse [ACAP]).