L’auto-évaluation

Un outil pédagogique pour améliorer l’efficacité des processus de PNA

Au fur et à mesure que les pays avancent dans leurs processus de plans nationaux d’adaptation (PNA), ils sont de plus en plus confrontés à des questions d’efficacité à la fois pour le processus de PNA et pour ses résultats, au niveau des investissements en matière d’adaptation faits sur le terrain. Les événements d’apprentissage entre pairs Sud-Sud organisés par le Réseau mondial de PNA créent un cadre visant à explorer différents aspects du processus de PNA, avec un accent particulier sur les questions techniques essentielles qui permettront d’améliorer l’efficacité. Ces événements ont employé une panoplie de méthodes afin de soutenir les acteurs impliqués dans les PNA et provenant de différents pays dans leurs démarches de renforcement des connaissances et d’apprentissage réciproque. Parmi ces méthodes, l’auto-évaluation s’impose comme une approche clé pour consolider les idées nouvelles et identifier des moyens d’incorporer celles-ci dans les processus de PNA à la suite de l’événement.

Cover of Facilitating Peer learning guide.

_{Cliquez sur l'image pour lire le guide complet. Aussi disponible en anglais et espagnol.}

_{Cliquez sur l'image pour lire le guide complet. Egalement disponible en anglais et espagnol.}

En quoi consiste l’auto-évaluation pour les processus de PNA ?

L’auto-évaluation est un outil élaboré par le Réseau mondial de PNA pour faciliter les apprentissages autour de divers aspects du processus de PNA au cours de nos activités d’apprentissage entre pairs. À l’aide d’un ensemble d’arbres de décision, les pays réfléchissent aux progrès réalisés en abordant différentes questions et approches relatives à leurs processus de PNA. En fonction du résultat, les pays identifient ensuite des mesures concrètes qu’ils pourront adopter afin d’améliorer à l’avenir l’efficacité de leurs processus de PNA.

En général, le processus d’auto-évaluation est effectué par une petite équipe d’intervenants d’un pays donné, ce qui permet un dialogue, un débat et la formation d’un consensus. L’outil est conçu pour être employé dans le cadre d’un atelier, l’animation du processus étant cruciale pour sa réussite. Une fois que les équipes de pays ont terminé le processus, ils partagent ensuite leurs résultats avec des équipes provenant d’autres pays, créant ainsi une occasion supplémentaire de réfléchir et d’affiner leur analyse par le biais de discussions avec leurs pairs.

Pourquoi le Réseau mondial de PNA a-t-il adopté la démarche d’auto-évaluation dans le cadre de ses événements d’apprentissage entre pairs Sud-Sud ?

Le processus de PNA est piloté par les pays, chaque pays adoptant une approche spécifique au processus qui correspond à son contexte de gouvernance et à sa politique en matière de changements climatiques. Cela signifie qu’il n’existe aucune approche uniforme quant à la manière d’aborder les questions d’efficacité des processus de PNA. Étant donné que nos événements d’apprentissage entre pairs font appel à différents pays et institutions qui en sont à différentes étapes de leurs processus de PNA, l’auto-évaluation leur permet d’examiner les questions d’efficacité et d’identifier des points d’entrée, quelle que soit leur approche et où qu’ils en soient dans le processus.

La souplesse du processus d’auto-évaluation représente un avantage significatif car il permet d’adapter le processus à des questions et contextes précis. L’outil lui-même peut être facilement modulé pour un événement particulier et un groupe de participants donné. Mais la majeure partie de la valeur ajoutée du processus d’auto-évaluation vient peut-être du fait qu’il aide à identifier les prochaines étapes concrètes que les acteurs impliqués dans les PNA peuvent rapporter et mettre en œuvre dans leurs pays. Ces prochaines étapes constituent une base de dialogue entre les pays, même si ces derniers en sont à différentes étapes ou adoptent des approches différentes au niveau de leurs processus de PNA. Du point de vue du Réseau, les auto-évaluations nous permettent également de mieux suivre l’impact de ces événements d’apprentissage car nous disposons de mesures spécifiques auxquelles nous pouvons donner suite ultérieurement.

Comment avons-nous utilisé des processus d’auto-évaluation ?

Nous avons utilisé des processus d’auto-évaluation afin d’examiner différentes questions au cours de nos événements d’apprentissage.

Nous avons employé cette approche pour la première fois lors de la Journée du genre qui s’est déroulée au cours de notre Forum de discussion autour de sujets ciblés aux Fidji, journée pendant laquelle les pays ont réfléchi aux progrès accomplis dans l’intégration des questions liées au genre dans leurs processus de PNA. Ce processus de réflexion structuré a examiné comment les capacités et analyses existantes relatives au genre pourraient être appliquées au processus de PNA et a exploré les opportunités pour améliorer l’équilibre entre les genres dans les dispositifs institutionnels et les mécanismes d’implication des parties prenantes pour le processus de PNA.

En Grenade et au Pérou, la démarche d’auto-évaluation a aidé les équipes de pays à cartographier les interconnexions entre les processus politiques liés au PNA et aux contributions déterminées au niveau national (CDN). Cela leur a permis d’explorer et d’identifier des points d’entrée potentiels et d’exploiter des synergies dans l’optique de renforcer l’alignement et la cohérence entre les processus respectifs.

En Jamaïque, nous avons employé la démarche d’auto-évaluation au niveau de différents ministères gouvernementaux, avec un travail collaboratif mené par des points focaux axés sur le genre et des points focaux axés sur les changements climatiques qui visait à utiliser cet outil pour identifier des possibilités de collaboration vis-à-vis de l’intégration du genre dans la planification et les activités en matière d’adaptation.

Récemment, lors de notre Sommet sur l’apprentissage entre pairs aux Pays-Bas, l’outil a été employé par les participants afin d’identifier des opportunités et des mesures permettant d’impliquer le secteur privé dans le processus de PNA. Cela comportait des efforts pour élaborer une carte préliminaire des intervenants actifs provenant du secteur privé du pays—à la fois les financeurs et les entreprises—et en même temps pour recenser les mesures à entreprendre afin de mettre en œuvre et renforcer les facteurs habilitants clés permettant d’impliquer ces intervenants, y compris le partage d’informations, les dispositifs institutionnels, le financement et le renforcement des capacités

Picture from NAP Global Network Targeted Topics Forum in Fiji.

^{Nous avons employé cette approche pour la première fois lors de la Journée du genre qui s’est déroulée au cours de notre}^{Forum de discussion autour de sujets ciblés}^{aux Fidji.}

Picture of the NDC-NAP linkages workshop in Grenada.

_{En Grenade, la démarche d’auto-évaluation a aidé les équipes de pays à cartographier les interconnexions entre les processus politiques liés au PNA et aux contributions déterminées au niveau national.}

_{Au Pérou, la démarche d’auto-évaluation a permis d’explorer et d’identifier des points d’entrée potentiels et d’exploiter des synergies dans l’optique de renforcer l’alignement entre le PNA et las contributions déterminées au niveau national.}

_En _Jamaïque_{, l’auto-évaluation a été} _employé _{pour identifier des possibilités de collaboration vis-à-vis de l’intégration du genre dans la planification et les activités en matière d’adaptation.}

_En _Jamaïque_{, l’auto-évaluation a été employé pour identifier des possibilités de collaboration vis-à-vis de l’intégration du genre dans la planification et les activités en matière d’adaptation.}

_{Récemment, lors de notre}_{Sommet sur l’apprentissage entre pairs}_{aux Pays-Bas, l’outil a été employé par les participants afin d’identifier des opportunités et des mesures permettant d’impliquer le secteur privé dans le processus de PNA.}

Quels sont les résultats de l’auto-évaluation pour les processus de PNA ?

Une fois qu’ils ont terminé le processus d’auto-évaluation, les pays, lorsqu’ils repartent de ces événements d’apprentissage entre pairs, sont munis d’idées de mesures concrètes qu’ils pourront adopter afin de renforcer l’efficacité de leur processus de PNA. Nous avons constaté que cela entraîne souvent des demandes de soutien technique de la part du Réseau lorsqu’il s’agit d’exécuter les mesures identifiées.

À titre d’exemple, à la suite de notre Forum de discussion autour de sujets ciblés aux Fidji, un certain nombre de demandes ont été adressées à notre Centre de soutien aux pays par rapport à des activités concernant le genre. Cela comprenait des requêtes de la part de Madagascar et du Bénin d’entreprendre des analyses de genre ciblées dans l’optique d’éclairer leurs processus de PNA. Nous avons également reçu une demande de soutien pour l’atelier en Jamaïque mentionné ci-dessus. À la suite de cet atelier, des acteurs du secteur travaillant sur l’enjeu des changements climatiques ont pris des mesures concrètes pour intégrer la dimension du genre.

En explorant comment les processus respectifs du PNA et de la CDN sont interconnectés et comment les liens existants peuvent être renforcés, les pays ont été motivés à viser un alignement plus stratégique entre le processus de PNA et la CDN. Les représentants des pays ont identifié des mesures concrètes qu’ils pourraient adopter afin d’améliorer la coordination entre le processus de PNA et la CDN à l’avenir. Les équipes de pays prévoient notamment de tirer parti du contenu de leur processus de PNA afin d’éclairer l’élaboration de leurs futures CDN.

Par la suite du Sommet sur l’apprentissage entre pairs aux Pays-Bas, certains représentants gouvernementaux ont mis en évidence la nécessité d’élaborer une stratégie d’implication du secteur privé pour appuyer leur processus de PNA. Pour les acteurs du secteur privé présents, leur participation à cet exercice a souligné le rôle important qu’ils jouent dans l’adaptation.

Pour faciliter l’apprentissage entre pairs chez des participants travaillant dans des contextes variés et dont les degrés d’avancement dans leurs processus de PNA peuvent être très différents, il faut des approches créatives qui permettent aux pays d’aller de l’avant quel que soit leur point de départ. Les processus d’auto-évaluation fournissent une base de réflexion autour des défis et opportunités liés aux processus de PNA et permettent l’identification de mesures concrètes et réalisables qui peuvent être adoptées afin d’augmenter l’efficacité à l’avenir. Le partage entre les pays de ces prochaines étapes permet de catalyser de nouvelles idées et de relever les niveaux d’ambition. Globalement, la démarche d’auto-évaluation contribue à garantir que les connaissances générées grâce à ces événements d’apprentissage soient appliquées en vue de consolider les bonnes pratiques dans les processus de PNA et de favoriser à terme des mesures d’adaptation plus efficaces.

_{Any opinions stated in this blog post are those of the author(s) and do not necessarily reflect the policies or opinions of the NAP Global Network, its funders, or Network participants.}